Tableau exposé au Louvre-Lens
e titre de ce tableau pique ma curiosité, mais l’artiste est inconnu et ce n’est qu’à la faveur d’une restauration récente qu’une date est apparue sur cette toile.
Différentes hypothèses ont été émises quant aux personnages représentés ici, même si tous s‘accordent sur le fait qu’il s’agit d’une rencontre entre Vénitiens et Mamelouks
Parmi les documents examinés par les spécialistes on retrouve des descriptions de voyages, des comptes rendus de visites protocolaires, des croquis de
costumes, des peintures de cette époque. Les recoupements établis grâce à toutes ces sources, et qui permettaient, dans un premier temps, de justes conclusions devaient bientôt être démenties par d’autres nouveaux écrits et par des précisions supplémentaires.
Et si aujourd’hui on situe la scène à Damas, les admirateurs du XVIIe siècle pensaient voir Constantinople (1) tandis que ceux du XIXe reconnaissaient la citadelle du Caire
Quel voyage imaginaire, pour cette oeuvre rapportée d’Italie, pense-t-on, par Raphaël Trichet Du Fresne avant 1660 (2).
Lors de notre séjour à Damas, nous avons visité la grande Mosquée des Omeyyades et les documents photographiques semblent confirmer une partie de la théorie de Jean Sauvaget (3). Malheureusement, ce grand orientaliste est décédé sans connaître un détail d’importance : la date inscrite entre les pattes du cheval (4).
(1) – Note sur un tableau du Louvres naguère attribué à Gentile Bellini – Charles Schefer
Gazette des Beaux-Arts 1895 page 201
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203139z.image.swf
(2) – Le voyage d’Outremer – Jean Thenaud
Regarder au screen 88/392 page LXXXV.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104376w/f88.image.r=Voyage%20en%20Egypte.langEN
(3) – Une ancienne représentation de Damas au musée du Louvre – Jean Sauvaget
Bulletin d’études orientales – tome X – 1945-1946 – page 5
http://www.e-corpus.org/notices/107748/gallery/1196534/fulltext
(4) – Qantara
http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=1156
a mosquée des Omeyyades est édifiée sur un site où s’étaient successivement dressés un temple romain dédié à Jupiter et une église chrétienne.
La mosquée de Damas connue sous le nom de mosquée des Omeyyades est la mosquée la plus magnifique du monde, la plus artistiquement construite, la plus belle, la plus splendide et la plus parfaite. On n’en connaît aucune autre qui l’égale et qui lui soit semblable.
C’est en ces termes qu’Ibn Battûta décrit la mosquée des Omeyyades dans son ouvrage « Voyages et périples », en 1356.
e tableau représente en arrière-plan, la mosquée des Omeyyades de Damas, vue du sud. On reconnaît sans équivoque, tout à fait à gauche, le minaret occidental, en grès noir et rose avec ses balcons superposés. On distingue également un assemblage de perches destinées aux illuminations du minaret en période de Ramadan. Aujourd’hui cette structure a été remplacée par un dispositif électrique.
Au fil des ans, la mosquée connut plusieurs dommages causés un tremblement de terre et trois incendies, dont le dernier eut lieu en 1893. Il s’en suivit chaque fois, une série de restaurations qui, bien qu’elles aient préservé le style omeyyade, n’en ont pas moins modifié l’aspect d’origine.
La coupole: on reconnaît l’emplacement de la coupole. Entre la date du tableau et l’incendie de 1893, il y eut un remaniement de la coupole. Celle d’avant l’incendie de 1893 était de forme ovoïde. Celle que l’on aperçoit aujourd’hui fut érigée entre 1904 et 1910.