Palmyre est entourée de vastes jardins d’oliviers, de palmiers et de grenadiers. C’est une oasis perdue dans une étendue désertique. Au centre de la cité antique, se trouve la grande voie qui reliait autrefois la Méditerranée à la Péninsule arabique. Carrefour de caravanes, Palmyre offrait à celles-ci ses ressources en eau qui irrigue encore, aujourd’hui une vaste palmeraie. C’était une étape importante pour les caravanes qui empruntaient « la Route de la Soie ».
almyre est un endroit de passage. Située entre le « Croissant fertile » et la Méditerranée, la citée antique attirait de nombreux marchands ainsi que des nomades du désert.
On peut aisément imaginer ce que pouvait ressentir à l’époque, le voyageur qui après avoir traversé des régions arides, découvrait cette oasis émergeant des sables. On y trouvait des fondouqs (hôtelleries de marchands) où l’on achetait l’encens et les aromates de l’Arabie et de l’Inde, le poivre du pays tamoul, la laine de Phénicie et la soie de Chine.
La loi fiscale de Palmyre est le document le plus important que l’on possède sur la réglementation et l’activité commerciale à Palmyre. Cette loi énumère les taxes douanières qui frappaient l’entrée et la sortie des chameaux tant chargés que non chargés, des peaux, des esclaves, de la pourpre, des parfums, de l’huile, de la graisse, des herbes, des produits de boucherie, des troupeaux, des prostituées, du sel,…
Dans la première moitié du Ier siècle, Palmyre entra sous le contrôle romain et fut rattachée à la province romaine de Syrie. Elle devint peu à peu une cité prospère sur la route commerçante reliant la Perse, l’Inde et la Chine à l’Empire romain, au carrefour de plusieurs civilisations du monde antique.
Le Temple de Bel
Le culte le plus important était rendu à Bel, le dieu protecteur de la cité. C’est à lui que fut dédié l’immense sanctuaire de Bel, entouré de portiques, orné de dizaines de statues de bienfaiteurs ayant contribuée à son édification.
La divinité la plus importante, Bêl, qui a emprunté son nom au grand dieu de Babylone, est en fait une divinité autochtone, Bôl, qu’il faut rapprocher des Baal phéniciens. Bêl est adoré dès le IIIe siècle avant J.-C.
On retrouve des triades de Bêl, qui est alors représenté avec la divinité solaire Yarhibôl et Aglibôl, et de Baalshamîn-Aglibôl-Malakbêl
Le Musée du Louvre en possède une… Voir ci-dessus.
« Malakbel » , l’Ange du Seigneur, est le véritable dieu de Palmyre, son protecteur.
« Aglibôl » dieu lunaire.
« Yarhibôl » dieu solaire et protecteur des sources.
Mais dans cette ville qui brasse une foule de cultures et de religions, chacun introduit ses divinités qui viennent s’ajouter au sanctuaire principal dédié à Bel.
Une soixantaine de divinités avaient ainsi leur culte à Palmyre.
Citons les dieux chameliers protecteurs des caravanes Arsou (dieu cavalier) et Azizou (dieu assimilé à l’étoile du matin).
La déesse arabe de la fécondité Allat. On a retrouvé des statues du Ier siècle qui la représente comme un lion protégeant une gazelle (voir ci-contre).
Ressources: Texte élaboré d’après
André LARONDE, « PALMYRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 4 février 2014. URL :http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/palmyre/
Daniel Schlumberger, « Réflexions sur la loi fiscale de Palmyre ».
Ci-dessous: le sanctuaire de Bêl, tel qu’il apparaissait en 2007
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6 -Les animaux destinés aux sacrifices étaient amenés dans l’enceinte par un passage souterrain situé sous la colonnade du coin nord-ouest.
L’ART PALMYRIEN
Palmyre, cité caravanière, carrefour où se côtoyaient les marchands en provenance de l’est (Inde, Iran, Mésopotamie, Syrie) et ceux du monde gréco-romain en provenance de l’ouest. Ce brassage de cultures et de rites fut sans doute à l’origine du développement de cet art éclectique qui caractérise Palmyre. La cité servit à la fois de pont commercial, religieux et culturel entre l’Orient et l’Occident.
Baal brandissant le foudre.
Bronze et or.
XIVe – XIIe siècles av. J.-C.
Musée du Louvre
Quelques traces de peinture sont encore visibles sur les murs de la cella.
Relief représentant une table d’offrandes dans le sanctuaire de Bêl à Palmyre.
Zabdila porte le « modius », coiffe cylindrique réservée aux prêtres. Il tient un vase de libation dans la main droite et une boîte d’encens dans la gauche. 176 après J.C. – Musée du Louvre.
Ressources: Texte élaboré d’après National Geographic Collection Archéologie : Palmyre.
ICONEM in Arte Journal 29/03/16 from Iconem on Vimeo.
Selon les experts, il faudra 5 ans pour restaurer les bâtiments détruits ou endommagés.
(extrait du reportage qui est passé sur ARTE Journal le 29 mars 2016)
Venir au secours du patrimoine syrien menacé par la guerre, c’est la mission que s’est fixé Yves Ubelmann, un architecte ayant vécu en Syrie avant le conflit.
Fondateur d’Iconem, une société spécialisée dans la modélisation 3D des sites antiques.
Il collabore aujourd’hui avec des archéologues syriens pour conserver la mémoire du patrimoine et constituer une base de données.
« Cette base de données nous donne à voir l’état de dégradation de sites, aujourd’hui, qui sera peut-être différent dans dix ans.
Déjà, c’est une conservation de connaissances. »
Déjà, c’est une conservation de connaissances. »
Grâce à l’usage de drones et de prises de vue photographiques, Iconem a développé la technique de la photogrammétrie.
Les photos sont analysées par des algorithmes puissants qui reconstruisent en nuages de points, une version 3D des monuments. Une technique déjà utilisée sur les sites en Afghanistan.
Aujourd’hui, la modélisation des sites syriens endommagés par la guerre est une priorité pour imaginer leur reconstruction future. (…)
Pour Yves Ubelmann, il faut venir en aide aux scientifiques syriens les mieux à même de préserver leur patrimoine.
Une quinzaine d’entre eux ont déjà été formés à Damas, aux techniques de modélisation en 3D.
Mais cette collaboration avec la Direction des Antiquités et l’Administration de l’Etat syrien pose question, car le régime de Bachar el Assad qui se présente comme le protecteur des sites archéologiques face à Daesh est aussi responsable de destructions massives du patrimoine, par ses bombardements quotidiens des villes rebelles.
Ce que l’on recherche à faire, c’est d’apporter un support technologique à une équipe de scientifiques, déclare Yves Ubelmann.
« On fait un travail qui peut être effectivement instrumentalisé, mais ce n’est pas grave, car dans dix ans, ce qui restera ce seront les données. C’est la connaissance qui restera. »
Temple of Bel – Palmyra from Iconem on Vimeo.