Après avoir passé la journée dans les ruines, nous terminerons par la visite du musée ouvert en saison jusqu’à 20 heures, histoire de prendre en photo les pièces les plus fragiles et les plus remarquables conservées à l’abri des éléments.
a salle 2 du Musée archéologique rassemble une collection exceptionnelle de bronzes découverts sur le site d’Olympie et plus particulièrement dans l’enceinte sacrée de l’Altis.
Constituée dans sa plus grande partie d’ex-voto déposés dans les sanctuaires pour honorer les divinités, cette collection de bronzes est aujourd’hui considérée
comme la plus grande au monde. Elle se présente sous la forme de petites figurines d’animaux (chevaux, taureaux,…) mais aussi d’êtres mythiques tels que les griffons.
Mais, elle comprend également des objets plus volumineux: des heaumes, des boucliers et leurs épisèmes, des chaudrons, des jambières de protection, des cuirasses, des éléments décoratifs tels des lions, …
Ci-dessous: Salle 5 du Musée archéologique d’Olympie, consacrée aux frontons et aux métopes du Temple de Zeus.
Pour plus d’informations sur les frontons « CLIC »
Tête de Gorgone. Selon la mythologie grecque, son regard pouvait transformer en pierre quiconque la regardait dans les yeux. On retrouve le même genre de représentation en guise d’épisème de bouclier (voir plus bas dans la page).
Sphinge (Sphinx féminin) ailée.
Bronze martelé et yeux en os.
Vers 590 avant J.-C.
enceinte sacrée d’Olympie (l’Altis) abritait non seulement des temples mais hébergeait en son sein une multitude de statues.
Ces dernières rendaient gloire aux divinités tels que Zeus, Hermès, Niké (Victoire) ou Héra.
Dans son ouvrage « La Description de la Grèce », Pausanias rapporte que certaines statues sont érigées aux vainqueurs des Jeux et que d’autres sont des offrandes aux dieux.
Dans son Livre V et une partie de son Livre VI, Pausanias énumère et décrit quelques deux cents statues qui prenaient place dans l’enceinte sacrée. (voir extraits ci-contre)
Des fouilles récentes recensent 494 statues qui auraient été élevées dans les murs de l’Altis.
Pausanias ajoute dans ses commentaires que certaines statues de Zeus sont dressées avec les amendes payées par les concurrents qui se sont rendus coupables de tricheries ou de corruption. (voir ci-contre)
Au chapitre XVIII, l’auteur mentionne un Hermès en marbre, portant Dionysos encore enfant, ouvrage de Praxitèle. Cet oeuvre est aujourd’hui exposée dans la salle 8 du Musée archéologique d’Olympie
Le géographe de l’Antiquité poursuit son relevé des statues en signalant aux chapitres XXII et XXIII, que des statues de Zeus sont également érigés par des populations, des cités-états ou par des particuliers.
C’est ainsi qu’une statue de Zeus est consacrée par les Grecs qui combattirent à Platée. Les noms de toutes les villes grecques qui participèrent à la bataille sont gravés sur le côté droit du piédestal: les Athéniens, les Corinthiens, les Épidauriens, …
Pausanias poursuit, ce qui représente un véritable inventaire pour l’époque. Il évoque ainsi au chapitre XXV, une statue de Zeus sous les traits d’Alexandre, fils de Philippe et au chapitre XXVI, une statue de la Niké (La Victoire) attribuée à Paionios (Paeonios).
On considère aujourd’hui, l’ouvrage de Pausanias comme la principale source d’information pour l’identification des sculptures et statues d’Olympie.
C’est ainsi qu’une statue de Zeus est consacrée par les Grecs qui combattirent à Platée. Les noms de toutes les villes grecques qui participèrent à la bataille sont gravés sur le côté droit du piédestal: les Athéniens, les Corinthiens, les Épidauriens, …
Extraits des textes de Pausanias
La Description de la Grèce Livre V – Chapitre XXI
(…)
Des statues de Zeus financées par des tricheurs
En prenant le chemin qui conduit du Métroon au stade, vous trouvez sur la gauche et à l’extrémité du mont Cronios, un soubassement en pierre qui est au pied de la montagne, et sur lequel on monte par des degrés. Près de ce soubassement sont des statues en bronze de Zeus, qui ont été érigées du produit des amendes auxquelles ont été condamnés des athlètes qui s’étaient mal comportés dans les jeux.
Ces statues sont connues des gens du pays sous le nom de Zanes. Les six premières furent érigées dans la quatre-vingt-dix-huitième olympiade. Eupolos de Thessalie corrompit par argent ses antagonistes au pugilat, savoir; Agétor Arcadien, Prylanès de Cyzique, et Phormion d’Halicarnasse, qui avait remporté le prix en la précédente olympiade.
(…)
Les Éléens condamnèrent d’autres athlètes à l’amende. De ce nombre fut Apollonios d’Alexandrie en Égypte. Il se livrait au pugilat et fut condamné en la deux cent dix-huitième olympiade. C’est le premier Égyptien que les Éléens aient convaincu d’avoir violé les lois, encore ne le condamnèrent-ils pas pour avoir donné ou reçu de l’argent, mais pour un délit d’un autre genre.
Il n’était pas arrivé à l’époque fixée, et pour se conformer à la loi, les Éléens devaient l’exclure des jeux. Il s’excusait en disant qu’il avait été retenu par les vents contraires dans les îles Cyclades ; mais Héraclide aussi d’Alexandrie, le convainquit de mensonge, et prouva qu’il n’était arrivé si tard que parce qu’il s’était arrêté en Ionie pour ramasser de l’argent en combattant dans les différents jeux publics.
Les Éléens, en conséquence, l’exclurent des jeux Olympiques, lui et tous ceux qui n’étaient pas arrivés à l’époque fixée pour ceux qui s’exercent au pugilat, et ils décernèrent la couronne à Héraclide sans combat. Alors Apollonios qui s’était fait attacher ses cestes comme pour combattre, fondit sur lui et le frappa quoiqu’il eût déjà la tête ceinte d’olivier, et qu’il se fût réfugié parmi les Helladonices…
(…)
Livre V – Chapitre XXIV
Le serment des athlètes devant la statue de Zeus
(…)
De toutes les statues de Zeus, celle qu’on voit dans le Sénat est la plus propre à frapper les méchants de terreur. On donne à ce Zeus le surnom d’Horcios, et il tient un foudre de chaque main.
C’est devant ce Zeus que les athlètes, leurs pères, leurs frères, et leurs maîtres de gymnastique, sont obligés de jurer sur les entrailles d’un sanglier, qu’ils ne violeront en rien l’ordre établi dans les jeux Olympiques; les athlètes sont obligés de jurer de plus, qu’ils se sont exercés avec le plus grand soin durant dix mois sans interruption.
Pour accéder aux textes complets de Pausanias, consultez le site de Philippe Remacle « CLIC »
Ces statues sont connues des gens du pays sous le nom de Zanes. Les six premières furent érigées dans la quatre-vingt-dix-huitième olympiade. Eupolos de Thessalie corrompit par argent ses antagonistes au pugilat, savoir; Agétor Arcadien, Prylanès de Cyzique, et Phormion d’Halicarnasse, qui avait remporté le prix en la précédente olympiade.
(…)
De toutes les statues de Zeus, celle qu’on voit dans le Sénat est la plus propre à frapper les méchants de terreur. On donne à ce Zeus le surnom d’Horcios, et il tient un foudre de chaque main.
C’est devant ce Zeus que les athlètes, leurs pères, leurs frères, et leurs maîtres de gymnastique, sont obligés de jurer sur les entrailles d’un sanglier, qu’ils ne violeront en rien l’ordre établi dans les jeux Olympiques; les athlètes sont obligés de jurer de plus, qu’ils se sont exercés avec le plus grand soin durant dix mois sans interruption.
Casque en bronze de type illyrien avec motifs appliqués à la feuille d’argent. Vers 530 avant J.-C.
Bouclier votif dont l’épisème représente une Gorgone ailée avec pattes de lion et une queue de poisson.
Seconde moitié du VIe siècle avant J.-C.
Épisèmes de boucliers en bronze
Ci-dessus : Épicène en bronze martelé d’un bouclier votif. Motif de Gorgone entourée de 3 ailes – VIe siècle avant J.-C.
À gauche : Tête de lion en bronze – Épicène d’un bouclier ou ornement fixé à un édifice.
L’objet pourrait avoir été importé
(origine hittite ou assyrienne probable)
VIIIe siècle avant J.-C.
L’objet pourrait avoir été importé
(origine hittite ou assyrienne probable)
VIIIe siècle avant J.-C.
Ressources:
– Description de la Grèce de Pausanias – IIe siècle après J.-C. – Traduction nouvelle par M.Clavier de 1821 – site de Philippe REMACLE « CLIC«
– OLYMPIE – Collection Archéologie – NATIONAL GEOGRAPHIC ARCHÉOLOGIE – 2018 – En collaboration avec le journal LE MONDE – « CLIC«
– Les textes sont également élaborés à partir des panneaux explicatifs des salles d’exposition du Musée archéologique d’Olympie.
Super bien fait merci !
En cette période troublée, cela fait toujours plaisir un petit compliment !
très chouette merci !
Un petit merci cela fait toujours plaisir !