andis que nous nous dirigeons vers le sentier qui mène au Deir (Le Monastère) nous sommes assaillis par des âniers qui nous proposent une monture pour effectuer la grimpette des 800 marches qui serpentent dans la montagne.
Il faut dire que le Deir se cramponne au sommet. Mais nous déclinons les offres et nous entamons, comme plusieurs, la montée pédestre. Il est midi. Pas exactement la meilleure heure pour gambader en plein soleil. Mais, d’après nos informations, c’est le moment de la journée où le monument est le mieux exposé. La montée nous prend environ une heure.
Une fois encore, les paysages sont de toute beauté. L’ascension comporte des paliers rocheux où sont installées quelques boutiques improvisées.
Durant les heures chaudes, les marchandes de souvenirs s’abritent sous les tables de leurs échoppes pour se protéger du soleil. Au passage des touristes, elles s’écrient de leur cachette: « One JD (dinar jordanien) – Just have a look! »
Si elles monopolisent quelque peu les endroits ombragés, elles proposent en échange de l’eau en bouteille rafraîchie dans une bassine de glaçons.
Nous comptons les marches afin d’appréhender le moment où nous toucherons au but.
…, 789, 790, 791, …799 et nous y sommes! Le monument apparaît soudain. Nous l’abordons de côté. C’est une grande émotion qui nous rappelle celle que nous avions ressentie devant le Temple d’Abou Simbel en Égypte. C’est une impression de finesse dans le même style que Le Khazeh, mais ici, la configuration du terrain permet de prendre du recul.
La situation est si exceptionnelle, qu’un commerçant y a installé un vaste salon à l’orientale, sous tente. Nous nous laissons tomber au milieu des coussins, sans oublier d’acheter au préalable une grande bouteille d’eau fraîche à 2 JD.
Nous restons ainsi un long moment à prendre du repos dans ce cadre merveilleux. Eddy extrait son matériel de dessin du sac à dos et entreprend un croquis.
Cliquez pour agrandir
L’ombre que procure le salon oriental attire bien des clients
Dans sa partie supérieure et en son milieu, la façade présente une structure circulaire (la tholos) surmontée d’une grande urne de 9 mètres de hauteur.
Deux structures latérales soutiennent chacune un demi-fronton.
Une frise composée en alternance de triglyphes et de métopes traverse l’édifice dans toute sa largeur.
Les 5 niches devaient chacune héberger une statue.
Au centre de la partie inférieure, l’entrée, légèrement surélevée par rapport au sol, donne accès à une chambre unique dans laquelle est érigé un piédestal qui devait accueillir un « bétyle ».
La présence d’une telle construction à l’intérieur de l’édifice laisse à penser que le Deir devait avoir une fonction religieuse.