Sur les traces de Jack l’éventreur
Nous vous invitons à nous suivre dans un périple nocturne d’environ deux heures qui nous mènera sur les traces de «Jack l’Eventreur».
Nous aurons comme guide Donald Rumbelow. De renommée internationale, il est l’auteur du best-seller «The complete Jack the Ripper».
Il a été conservateur du Musée de la Police criminelle de Londres. Il fut également à deux reprises, le président de l’Association des écrivains de récits policiers.
Il joue le rôle de conseiller pour le cinéma et la télévision, chaque fois que l’on tourne une nouvelle mouture de «Jack the Ripper». Johnny Depp le consulta avant le tournage de «From Hell».
Pour ceux qui désirent plus de renseignements, la visite guidée, dans le quartier de Whitechapel débute tous les soirs à 19h30. Le rendez-vous a lieu à la sortie de la station de métro «TOWER HILL». Ne vous inquiétez pas…vous ne serez sans doute pas les seuls… La balade est très prisée. Il faut compter 5,50 Livres Sterlings par personne.
Pour plus d’infos, consultez le site suivant : http://www.walks.com/Homepage/Heres_Why/default.aspx
Dressons tout d’abord le cadre dans lequel se dérouleront les événements
Au cours du règne de la reine Victoria, les quartiers de l’East End étaient peu sûrs. Cette zone constituait un véritable ghetto. Ici, 900 000 personnes vivaient dans des conditions précaires.
Les familles vivaient souvent à 8 par chambre dans des taudis infâmes. Les personnes seules se réfugiaient chaque soir dans des asiles de nuit surpeuplés. Les troupeaux de moutons étaient menés à travers les rues jusqu’à l’abattoir et le sang coulait directement dans les ruelles. On marchait dans les excréments. Les eaux d’égouts et les ordures répandaient dans l’air des effluves nauséabonds.
La plupart des habitants de l’East End se présentaient chaque matin à l’embauche. Ils n’étaient pas assurés de trouver du travail et lorsqu’ils travaillaient, ils exerçaient des emplois épuisants et mal rémunérés. Ils vivaient au jour le jour. Alcoolisme et violence régnaient en maîtres sur ces quartiers… car il fallait aussi compter avec tous ceux qui avaient basculé dans une activité criminelle.
Ici, plus de la moitié des enfants mourraient avant l’âge de 5 ans.
Les femmes étaient souvent exploitées, mal payées et obligées de faire des heures supplémentaires. La prostitution était l’une des seules activités de survie pour une femme seule. Elle permettait surtout de gagner en une nuit l’équivalent d’une semaine de salaire d’une ouvrière.
En 1888, la police estimait à 1200 , le nombre des prostituées à Whitechapel (on en dénombrait 60 000 dans tout Londres) et 62 maisons closes.
Les prostituées travaillaient directement dans la rue. Isolées, elles risquaient de se faire agresser par des « gangs » de voleurs qui les frappaient avec des gourdins pour leur dérober leur argent.
Peu de femmes seules avaient un logis. Le soir venu, elles se réfugiaient dans un dortoir public. Il existait environ 200 asiles de nuit logeant 9000 personnes.
Les dortoirs étaient constitués de rangés de lit collés les uns aux autres…et infestés de vermines. Celle qui n’avait pas de quoi payer son lit pour la nuit, dormait dans la rue. Avec sa misère, ses habitations surpeuplées, ses ruelles sombres et étroites, Whitechapel était un quartier peu engageant, livré à sa propre violence.
Dortoir pour femmes (1888)
Dortoir pour hommes (1888)
Climat de violence à Whitechapel
Pour comprendre la lenteur avec laquelle démarre l’enquête, il faut savoir que l’East End n’en était pas à sa première affaire criminelle…
On entendit parler d’autres meurtres et agressions de femmes dans le quartier de Whitechapel.
C’est ainsi que le 2 avril 1888, une prostituée de 45 ans, Emma Smith, fut agressée vers 19h. Elle fut frappée à la tête et violée. Elle mourut 4 jours plus tard. Elle eut le temps d’expliquer qu’elle avait été attaquée et volée par plusieurs individus.
Le 7 août 1888, une prostituée de 37 ans, Martha Tabram, fut assassinée sur le palier du George Yard Building, vers 2h30 du matin. Selon le rapport d’autopsie elle fut poignardée 39 fois dans la poitrine, le ventre et le bas ventre avec un couteau.
Ces agressions étaient-elles liées? On pense que non. Martha Tabram avait été tuée sans raison, sûrement par un seul homme, alors qu’Emma Smith avait été attaquée par plusieurs hommes qui voulaient la voler…et puis, la nature des blessures était différente.
Ci-dessus: Ruelle dans le quartier de Whitechapel …aujourd’hui.
Les prostituées de Whitechapel
St Botolph’s church était connue pour l’église des prostituées, car les dames de petite vertu tournaient sans cesse autour de l’édifice. En effet, la loi leur interdisait d’attendre le client. Rester sur place était considéré comme du racolage.
Il faut également se rendre compte que la plupart des filles étaient loin d’être aussi « aguichantes » que les actrices qui interprètent aujourd’hui leurs rôles dans les versions cinématographiques.
En 1888, les gens du peuple , n’avaient pas une garde-robe très étendue. Une ou deux chemises, une robe. Il fallait faire durer un maximum ces vêtements. C’est aussi pour cette raison qu’ils ne les lavaient pas souvent.
Les premiers sous gagnés étaient presque toujours dépensés pour s’offrir du gin. Parmi les victimes de Jack l’éventreur, plusieurs étaient ivres au moment de leur assassinat.