LE MASTABA
Les ouchebtis
Les ouchebtis ou « chaouabtis » apparaissent au Moyen Empire. Ils représentent alors le défunt en Osiris, à une époque où le culte de ce dieu prend de l’ampleur.
Le personnage est momifié, les jambes jointes et les bras croisés sur la poitrine.
Seuls le visage et les mains sont visibles.
Avec le Nouvel Empire et apparition du Livre des Morts, les ouchebtis acquièrent une valeur plus rituelle. Ils sont couverts d’inscriptions faisant référence au chapitre du livre sacré qui les concerne. Ils portent dans leurs mains des outils, le houe et l’herminette.
Ils sont devenus des ouvriers agricoles pour le royaume d’Osiris. Ces statuettes sont en effet censées travailler à la place du défunt dans les « champs d’Ialou », les terres fertiles du Monde des Morts que les Egyptiens imaginent baigné par un fleuve nourrissier tel le Nil qui a marqué leur environnement naturel durant leur vie sur terre.
(1)(2) Coffrets à ouchebtis. Sortes de boîtes à outils pour le défunt. Le couvercle de la boîte reproduit la forme du toit des maisons égyptiennes.
(3)(4) Deux ouchebtis. Les hiéroglyphes indiquent leurs attributions dans l’Au-delà. Placés dans la tombe, ces nombreux serviteurs (un par jour) remplacent le défunt pour les travaux des champs dans le Monde des Morts.
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Dès l’apparition des ouchebtis, au Moyen Empire, certains d’entre eux sont couchés, comme de petites momies, dans des cercueils miniatures, qui reprennent les principales caractéristiques des grands cercueils contemporains.
Souvent, ces ouchebtis ne sont pas destinés aux tombes, mais ils sont enfouis, comme des substituts des défunts, dans les anciennes nécropoles de Saqqara ou d’Abydos, considérées comme des voies d’accès à l’Au-delà.
Cet usage s’amplifiera au Nouvel Empire, au bénéfice des plus grands dignitaires de l’État qui recevront du pharaon le privilège d’être symboliquement enterrés dans ces prestigieux cimetières.
L’aspect performatif propre à l’art égyptien est à la base de la production de nombreux objets qui ont intégré les mobiliers funéraires.
Un vase en bois dont la décoration peinte imite le coûteux granit rose a la même valeur qui s’il avait réellement été réalisé dans cette pierre. Les petits modèles en bois stuqué et peint de la Première Période intermédiaire ou du Moyen Empire, figurant d’innombrables scènes de la vie quotidienne, sont la promesse pour le défunt de pouvoir disposer selon le cas d’un bateau, mais aussi du pain, de la viande, de la bière, des récoltes agricoles qui combleront ses besoins dans l’autre monde.
Certaines tombes contiennent des figurines de femmes nues (d) ne portant qu’une perruque et une ceinture, couchées sur un lit. Elles sont, semble-t-il des gages de fertilité et de fécondité pour l’Au-delà. Il ne faut donc pas s’étonner d’en trouver également dans des tombes de femmes.
Sources :
Texte élaboré à partir des panneaux explicatifs de l’exposition « Sarcophagi » organisée par les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (MRAH)
(a) Deux serviteurs mettent à mort un boeuf pour sa viande.- Musée royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles
(b) Un serviteur agricole laboure la terre.- British Museum
(c) Une servante porte un panier rempli de pains. – British Museum
(d) Femme nue _ voir texte.- Musée royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles
Figurines représentant des serviteurs travaillant pour le défunt dans l’Au-delà. – British Museum
Les hypogées
Au cours des 18e et 19e dynasties, les hauts dignitaires, les rois et les reines de Thèbes (aujourd’hui Louxor) optent pour un hypogée, sépulture souterraine creusée dans le roc de la montagne. Il s’agit d’un changement topologique fondamental qui s’opère à cette période. La tombe se sépare du temple funéraire. La tombe est cachée et enfouie dans la vallée servant de nécropole alors que le Temple funéraire est situé dans la plaine de Thèbes, visible de tous.
Le temple funéraire est en réalité une extension de la chapelle funéraire, dédié en général à un monarque.
ex:
-Le Temple funéraire de la Reine Hatchepsout à Deir el-Bahari
– Le Ramesséum, Temple funéraire du pharaon Ramsès II.
-Le Temple funéraire de la Reine Hatchepsout à Deir el-Bahari
– Le Ramesséum, Temple funéraire du pharaon Ramsès II.