Changer de rythme
rendre le temps de s’arrêter, de se poser pour prendre un croquis, faire une aquarelle change le rythme du voyage. Une fois rentré d’un périple, il arrive souvent que l’on regrette de ne pas avoir pris le temps de s’asseoir un instant pour s’imprégner davantage d’un lieu, d’une atmosphère, …
Dessiner sur le vif, permet justement de faire cette halte. Encore faut-il trouver un sujet, un angle intéressant et surtout un endroit plus ou moins confortable pour s’installer.
Un dessin prend parfois du temps. Dans les pays chauds, il vaut donc mieux se chercher un coin d’ombre, même si en plein soleil l’aquarelle sèche plus vite!
Il faut aussi se méfier des positions inconfortables.
On risque de bâcler le travail, à cause d’un mal au dos ou d’une crampe.
Bref, dessiner doit rester un plaisir.
Une autre façon de regarder
n dessinant un sujet, on apprend à le regarder d’une autre manière. On découvre des détails qui n’apparaissaient pas au premier coup d’oeil.
Dessiner, c’est aussi interpréter la réalité. Il ne s’agit pas de se lancer dans de l’hyperréalisme, la photo existe pour cela.
Ce qui est par contre intéressant c’est, grâce à l’éventail des techniques, mettre sur papier, une impression, sa manière d’apréhender la réalité. On peut donc prendre des libertés, d’autant que le « modèle » change, évolue dans le temps.
Le sujet ne garde pas toujours la pose. Pour les sujets statiques, l’éclairage, la luminosité et les ombres fluctuent. En ce qui concerne la mise en couleur, au début on a tendance à utiliser une large palette, ce qui produit souvent un effet « carnaval ». Pour un résultat plus sobre il vaut mieux limiter les couleurs et travailler dans un même ton.
Un atout supplémentaire pour favoriser la communication
essiner en rue attise la curiosité des passants. On passe rarement inaperçu. Sourires, commentaires et questions sont au rendez-vous.
En dessinant, on fait état, en quelque sorte de l’intérêt que l’on porte à la culture et au patrimoine d’une région. Cela déclenche invariablement la sympathie de la population locale.
Partout dans le monde où l’occasion s’est présentée, dessiner sur le vif a chaque fois provoqué des réactions spontanées très enrichissantes sur le plan relationnel.
Il faut savoir que l’on devient tout à coup le « sujet » observé.
Cela entraîne quelquefois une perte de concentration, d’autant que l’on devient l’objet d’un attroupement.
Si on ne veut pas rompre le charme de ces rencontres, il faut parfois accepter que votre « sketchbook » soit manipuler et passe de mains en mains.
Saint-Louis, une ville à « croquer »
Rencontre avec des pêcheurs
près une petite sieste durant les heures les plus chaudes, nous prenons la direction de la Langue de Barbarie. Eddy s’arrête un instant pour croquer des pêcheurs qui réparent leurs filets dans l’ombre d’une petite rue transversale. Très vite, les enfants s’agglutinent autour de nous. Les pêcheurs nous lancent de temps en temps un sourire et échangent quelques mots entre eux.
Tout se déroule dans un climat serein. Il n’y a aucune agitation.
Les hommes poursuivent leurs tâches, comme si rien ne pouvait les détourner de leur ouvrage. Le croquis terminé, Véro le montre aux pêcheurs qui n’arrêtent pas de me congratuler.
Tandis que nous prenons congé, ils reprennent leurs réparations.
Des gamins turbulents
ous nous promenons dans les rues de N’Dar. Non loin du minaret d’une mosquée, Eddy avise un coin tranquille pour s’installer et se lancer dans la réalisation d’une aquarelle.
Il fait chaud, mais à l’ombre cela reste supportable. Tant que des adultes sont à proximité, les enfants restent à l’écart.
Mais en dehors de la présence des aînés, ils deviennent vite incontrôlables. Le groupe de gamins semble être sous la coupe de petits caïds. Au cours de nos périples nous avons souvent pu constater que les « garçons », lorsqu’ils ne sont pas sous l’autorité des « Anciens » peuvent se montrer désagréables. L’adolescence, les amène, sans doute à vouloir s’affirmer. Eddy termine son dessin et nous décidons de lever le camp.
Conversation avec un chauffeur de bus
proximité du pont, le terminus de bus, donne envie à Eddy de sortir ses crayons et ses marqueurs pour croquer un de ces véhicules bariolés. Un chauffeur de bus qui prend sa pause, nous adresse la parole. Il nous confirme par ailleurs que « l’engin » est plus âgé que son conducteur. Il nous parle ensuite de son métier, de la manière d’obtenir son permis, des relations des chauffeurs avec la police mais aussi de la vie au sein de la famille et des obligations des conjoints. Notre interlocuteur nous interroge sur les rapports familiaux en Europe. Il marque son étonnement que le frère de Véro qui est quatre fois papa ne nous aie pas fait « cadeau » de l’un de ses enfants. « Pour toujours » ajoute-t-il. Bref, des échanges enrichissants de part et d’autre.
Et bien sûr, un chiffon