La civilisation Moche
première partie

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a civilisation Moche semble émerger de l’union de plusieurs cultures différentes, les Virús, les Salinars et les Vicús. Deux foyers distincts se développent quasi simultanément aux alentours de l’an 100 :
la cité de Moche (près de l’actuelle Trujillo) et la cité de Sipán (à proximité de l’actuelle Chiclayo). (voir carte)
Cette civilisation perdurera durant 800 ans le long de la bande côtière du Pacifique.

Les cités Moche

Le seul matériau de construction utilisé était la brique de terre crue moulée et séchée au soleil (brique adobe).
Les Moches ont ainsi édifié des complexes religieux imposants, les huacas (temples) qui aujourd’hui ont des allures de grandes collines naturelles.
Le plus gigantesque de ces ouvrages, la Huaca del Sol, dans la vallée de Moché, est une pyramide à degré haute d’environ 50 mètres à l’origine et qui compte cinq plates-formes superposées. Son édification demanda plusieurs siècles et nécessita plus de 140 millions d’adobes.
Les fouilles entreprises dans la Huaca de la Luna ont permis de mettre au jour de superbes peintures murales représentant la tête d’Ai Apaec, l’Egorgeur, divinité supérieure à laquelle les Moches dédiaient des sacrifices humains.

L'égorgeur Moche

Les archéologues ont retrouvé de nombreux restes d’hommes sacrifiés.
Ils avaient été précipités depuis le sommet de la colline voisine au cours d’une cérémonie destinée, semble-t-il, à calmer les mauvaises conditions climatiques provoquées par El Niño (courant côtier saisonnier chaud au large du Pérou et de l’Équateur) qui menaçaient les récoltes.
Carte de la civilisation Moche

Sources :
Textes élaborés à partir de:
Marie-France FAUVET, « PÉROU, DIEUX, PEUPLES ET TRADITIONS (exposition) »,
Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 mars 2014.

URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/perou-dieux-peuples-et-traditions/

Une agriculture développée

Les vestiges du réseau de canaux qui amenaient l’eau des montagnes pour irriguer les terres arides sont toujours visibles aujourd’hui.
Les communautés Moche étaient sédentaires. Leur fertile agriculture se composait principalement de maïs, de haricots, d’avocats et de piments. Cet apport de la terre se complétait par des produits de la mer (poissons, crevettes, crabes, coquillages) et de la viande ( cochon d’Inde, canard de Barbarie, lama, etc.)

Des techniques

Les Mochicas ont particulièrement brillé dans le travail de l’or et de la céramique. Les fouilles de Sipan ont ainsi révélé d’extraordinaires bijoux. Leur technique de dorure sur cuivre était elle aussi étonnamment élaborée ainsi que celle d’inclusion de turquoises dans la création de bijoux.

Ci-contre deux exemples d’ornement nasal
Bijoux Moche

Les poteries Moche

Les Moches étaient passés maîtres
dans l’art de la poterie.

LTimesRoman60es Moches étaient passés maitres dans l’art de la poterie. Il semblerait qu’un grand nombre de poteries aient été réalisées pour des cérémonies funéraires ainsi que pour des rites de sacrifices.
Les fouilles entreprises dans des sépultures Moche ont permis de mettre au jour une grande quantité de céramiques de couleurs brun-rouge et crème.
Parfois plusieurs milliers de pots décorés étaient disposés soigneusement et de façon très organisée à l’intérieur du tombeau. Les Moches devaient produire ces poteries à grande échelle.
Le nombre de pots trouvés fait penser qu’ils étaient passés à un stade de production en série et avaient dû mettre au point des structures de distribution. La même poterie devait sans doute être reproduite des centaines de fois.
DElephantélégants vases en céramique – en particulier des bouteilles à anse-goulot en étrier ont été décorées de motifs codifiés et consacrés à une gamme réduite de sujets, à tel point que l’on peut parler d’un véritable « langage ».
Les images très esthétiques cachent en fait un système iconographique à caractère religieux.
On y découvre un univers peuplé de créatures hybrides qui combinent des traits humains zoomorphes (formes animales) et phytomorphes (formes végétales).
Poissons, chauves-souris, hiboux, lions de mer, guerriers, prêtres, cérémonies, rites, défilent sous nos yeux.
En fait, toutes ces poteries nous font découvrir l’univers Moche.
poterie Moche

Poterie exposée au Musée de Cuzco

Resources: le « slideshow » ci-dessus a été réalisé grâce à la bibliothèque d’images du Musée Larco de Lima (Pérou).
URL: http://www.museolarco.org/fr/collection/bibliotheque-dimages/
Comme on le voit, les vases-portraits antropomorphes (traits humains), les vases zoomorphes (formes animales) ou phytomorphes (formes végétales) reproduisent avec un grand réalisme les hommes et leur environnement, mais ils véhiculent aussi des symboles propres aux cultures andines et plus spécifiquement à la civilisation Moche.

Ci-dessous: collection Moche exposée au Musée de Cuzco (Pérou).

Poterie Mochica Pérou

poterie Moche

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poterie Moche

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poterie Moche

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Avant de passer à la seconde partie

lisez cette mise en garde

Dans la seconde partie consacrée à la civilisation Moche nous aborderons des sujets qui pourraient choquer certaines personnes.
Après une première partie qui sublimait l’esthétique de l’art Moche, il était nécessaire de s’intéresser de plus près aux individus qui avaient produit des objets d’une telle qualité.
En 2010, le Musée du Quai Branly présentait l’ exposition «sexe, mort et sacrifice dans la religion Mochica.»
Le titre de cette exposition souligne très exactement les grands thèmes qui caractérisent la culture Moche.
Dans cette seconde partie il sera donc question d’actes sexuels, de sacrifices humains, de rites que l’on pourrait, qualifier de violents et sanguinaires.

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