L’Ecole française d’Extrême-Orient
andis que nos trois compères voguent vers Phnom Penh, la souricière s’organise. Les autorités de la capitale sont averties du départ précipité et, dès l’arrivée, les bagages sont perquisitionnés.
Voici comment Georges Groslier raconte son entrevue avec l’écrivain dans le livre de Prodromidès.
Monsieur et Madame Malraux survinrent et me déclarèrent l’expression d’une surprise à laquelle se mêlaient des éclats d’un noble courroux; que ce Chevasson les avait indignement trompés, qu’ils n’en soupçonnaient pas la noire conduite et ne sauraient être mêlés à cette histoire; qu’ils avaient fait déposer ces précieuses apsaras dans la bibliothèque (du Banteay Srei même) et ignoraient – n’en doutez pas, Monsieur – qu’elles voyageaient depuis avec eux dans des malles indigènes. « Alors pourquoi les chevelures de ces apsaras étaient-elles dans le sac de madame ? » demanda Groslier.
Réponse de Malraux : « C’est un cadeau de Monsieur Chevasson »
Abandonnée par sa famille qui voulait la voir divorcer sur le champ d’avec un tel personnage, elle parvient à faire bouger les amis, de son mari à Paris.
Les écrits en faveur du jeune écrivain se multiplièrent et permirent sans nul doute le jugement plus clément en appel.
Malgré les peines de 3 ans prononcées, les deux hommes ne furent jamais emprisonnés, mais bien assignés à résidence dans les meilleurs hôtels de l’époque.
Pendant les longs mois que durèrent l’instruction Malraux se découvrit la vocation de combattre les injustices de l’administration coloniale. Il ne passa que deux mois en France et retourna en Indochine pour y créer un journal d’opposition, mais ça, c’est une autre histoire
ans un premier temps, les pierres subtilisées au temple rose furent conservées au musée de Phnom Penh.
Henri Marchal s’attaqua à la restauration par anastylose.
Les travaux commencèrent en février 1931 et avant la saison des pluies, les devatas avaient retrouvé leur niche d’origine.
L’Ecole française d’Extrême-Orient »
En 1934, le tourisme battait son plein sur ce que l’on appelle encore aujourd’hui le petit et le grand circuit.
Durant la deuxième guerre mondiale, le temple rose est aux mains de Siamois.
Les Français ont obtenu l’autorisation de poursuivre leurs travaux, mais les conditions sont difficiles. Après l’armistice, c’est au tour des indépendantistes de mener une offensive en 1947, une galerie s’effondre à Angkor-Vat. Il faudra attendre les années 60 pour voir fleurir à Angkor le plus vaste chantier archéologique du monde, plus de 1000 ouvriers.
d’après « L’Ecole française d’Extrême-Orient »
et architecte reste sans doute l’un des plus grands conservateurs du site. Henri Marchal a passé près de quarante ans sur les chantiers de restauration d’Angkor. Son journal de fouilles qu’il a commencé en 1916 reste aujourd’hui une référence.
D’un voyage en Indonésie, il a rapporté la technique de l’anastylose, qui consiste à démonter et à remonter un temple, pierre par pierre pour le consolider.