À l’aube du troisième jour

e matin les machines du Taporo V se sont tues. L’équipage s’affaire sur le pont, signe que nous avons jeté l’ancre.
Le navire mouille à quelques encablures de l’île de Tahuata. Une vallée encaissée et un petit village sans ponton s’offrent à nos yeux à peine ouverts: le village de Vaitahu possède trois stèles commémorant l’arrivée des Espagnols en 1595.
Les cales du navire sont ouvertes et les marins déchargent des marchandises dans une baleinière… outils, brouette, provisions sont ainsi acheminés à terre.
La baleinière effectue des allers-retours pour débarquer les passagers et décharger les marchandises. Nous sommes du premier voyage, car nous profitons de cette escale pour ressentir l’émotion primale de la découverte.
Les poissons multicolores se faufilent sous la coque de l’embarcation.
« Paisible » est le mot qui vient à l’esprit en contemplant le paysage.
Des pitons volcaniques recouverts d’une végétation luxuriante dominent la crique.
L’île semble s’élever à une belle hauteur, car à certains endroits la mer se heurte à des falaises abruptes.
Au dernier voyage de la baleinière, nous retournons vers le Taporo. Nous montons à bord en empruntant l’échelle de corde.
L’équipage se charge de hisser les sacs, les enfants et les animaux à bout de bras… à certains moments cela s’apparente à un lancer vers le pont du navire.
Nous levons l’ancre et reprenons la route vers Hiva-Oa. Le navire contourne l’île de Tahuata. Au passage, nous apercevons des chevaux sauvages qui gambadent au sommet d’une colline.
Soudain, au détour d’une falaise, nous découvrons une seconde île que le relief de Tahuata nous cachait. Nous arrivons enfin à destination. Le navire entre dans le port et se laisse glisser le long du quai.
Ci-dessous: le port d’Hiva-Oa
